jeudi 26 février 2009

Le modèle transthéorique des étapes du changement


Approches et théories
Le modèle transthéorique des étapes du changement
de James Prochaska et Carlo DiClemente (1983)


Selon ce modèle, les changements de comportements, avec ou sans aide, s’effectuent suivant une progression à travers cinq stades. Les stades de changement représentent une dimension temporelle qui permet de comprendre quand des modifications de pensées, d’intention, d’attitude ou de comportement apparaissent. Ils permettent ainsi de situer la motivation actuelle du client mais non de la prédire. Ce modèle ne peut donc pas servir pour établir un pronostic quant à la durée du processus de changement. Son seul intérêt est de permettre au counselor d’adapter son intervention au besoin du client.

Le premier est le stade de pré-contemplation. À ce stade, la personne n’a pas l’intention de modifier son comportement problématique, soit par déni, soit par manque d’information et/ou inexactitude des informations reçues ou croyances.

Le second est le stade de contemplation durant lequel la personne est consciente qu’un problème existe et pense sérieusement à le vaincre mais n’a pas encore pris l’engagement d’agir. À ce stade, la personne attribue la cause de son problème principalement à des éléments extérieurs à elle-même et évalue les aspects positifs et négatifs de son comportement problématique et la quantité d’effort, d’énergie que lui coûtera sa résolution. C’est donc le stade de l’ambivalence.

Le troisième est le stade de préparation ou de prise de décision. À ce stade, la personne a l’intention d’agir dans les six mois avenir et/ou a déjà agi dans l’année qui a précédé mais sans succès.



Le quatrième est le stade d’action durant lequel la personne modifie activement son comportement, expérience ou environnement afin de vaincre son problème. L’action implique la plupart des changements comportementaux manifestes et requiert un engagement considérable de temps et d’énergie. Les modifications réalisées à ce stade tendent à être plus visibles et reçoivent une plus grande reconnaissance extérieure. On assimile d’ailleurs souvent erronément action et changement oubliant le travail antérieur préparant au changement et les efforts nécessaires pour maintenir les changements. La personne est située au stade d’action si elle a avec succès changé son comportement sur une période d’un jour à six mois. Notons ici l’importance du sentiment d’auto-efficacité et des renforcements pour que les changements perdurent dans le temps.

Le cinquième est le stade de maintien durant lequel la personne travaille à prévenir la rechute et consolide les gains obtenus durant l’action. Traditionnellement, le maintien est vu comme un stade statique. Cependant le maintien est la continuité et non une absence de changement. Être capable de rester libre du comportement problématique et de s’engager de façon continue dans un nouveau comportement durant plus de six mois, sont les critères pour considérer que quelqu’un se situe au stade du maintien. Il s’agit donc à ce stade de stabiliser le changement comportemental et d’éviter la rechute, c’est-à-dire maintenir les changements acquis et les généraliser à des situations de plus en plus compliquées.

Nous voyons comment la connaissance de ces stades peut aider le counselor à adapter son discours de soutien au client. Le counselor doit être en mesure « d’accepter » les rechutes du client et l’encourager alors, en reflétant les expériences positives déjà accomplies.